Le patrimoine local c'est aussi recueillir partager et transmettre la mémoire de nos anciens. Collecter la mémoire pour la faire connaître c'est faire du lien entre les générations, c'est s'inscrire dans une histoire familiale, locale, régionale.
Qui n'a jamais rêvé d'écouter la voix du grand-père qu'on n'a jamais connu ?
Une petite équipe de l'association c'est attelée à cette tâche, elle enregistre la voix des anciens, leurs souvenirs. Faire revivre le passé dans les anecdotes, les sensations et les impressions, c'est redonner du corps à la mémoire familiale dans un soucis de transmission aux jeunes.
Mémoire d'un village
Nos villages ont connu des changements, des bouleversements qui interrogent celles et ceux qui en ont été les témoins. Depuis de nombreuses années, nous assistons à ces changements et participons à la vie de ces villages.
Vous souhaitez témoigner de ces évolutions ? N'hésitez pas à nous contacter.
Vous trouverez sur les pages suivantes publiées au fur et à mesure de nos découvertes les témoignages que nous avons recueilli.
Hélène Besse nous a laissé ce temoignage en 1980 :
"Jusqu’au début du XVIII° siècle, les morts de Flottes étaient inhumés dans le cimetière de Pradines. Les registres paroissiaux, conservés aux Archives Départementales, le mentionnent.
Il y a une vingtaine d’années, on pouvait voir dans le cimetière de Pradines un espace un peu reculé et quasi désert qu’on appelait encore « le coin de Flottes ».
Huit hommes qui se relayaient se chargeaient du transport du mort.
On passait « deux pals sémaliers » dans deux écheveaux de chanvre - cultivé dans les « canavals », champs situés dans la vallée du ruisseau de Flottes, près du puits du
Fraysse -. Cela constituait une sorte de civière pour porter le cercueil, suspendu horizontalement.
On descendait au bas du Ranquet par le chemin des Garissailles, on montait la côte de l’Arier. En passant devant la jolie fontaine du même nom, les porteurs pouvaient se désaltérer. Mais en
arrivant au col de la Crozette 1*(quatre directions : Flottes – Pradines – Cazes et Les Junies), avant d’aborder la longue descente vers la vallée, ils marquaient une pause et buvaient un
coup… de bon vin.
Dans la combe, ils s’engageaient, à droite, dans le chemin qui monte d’abord, puis descend vers Pradines, débouchant juste en face de la mairie actuelle. De là, en prenant à gauche, ils passaient devant le « séminaire » et arrivé vite à l’église St Martial.
On peut imaginer combien furent heureux les « laboureurs » de Flottes d’avoir leur église et de pouvoir garder leurs morts près d’eux, dans le village où ils avaient vécu et travaillé."
« Sémal » grand récipient en bois utilisé pour soutirer le vin. Deux hommes le portaient, suspendu, à l’aide de deux longues barres de bois.
« Laboureur » avant la Révolution, nom des paysans qui étaient propriétaires de la terre qu’ils cultivaient.
« Séminaire » quartier de Pradines, non loin de l’église où se trouvait un couvent. On peut en voir l’ancienne chapelle, servant actuellement d’écurie.
1* aujourd’hui Col de Cazes
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